TALENT vs MENTAL - Paris 2024 - et si tout était déjà joué ?

Décembre 2023, nous nous rapprochons de cette magnifique ligne droite qui nous emmène aux Jeux olympiques de Paris 2024 

Quel espoir nourrir pour cette olympiade à domicile ? Le rêve de tout athlète français : Participer aux Jeux olympiques, le rêve ultime : Participer aux Jeux olympiques à domicile

Lors d'une conférence de presse sur la haute-performance, Amélie Oudéa-Castera, ministre des Sports, a confirmé l'objectif d'un top 5 pour la France au tableau des médailles des Jeux olympiques de Paris. Sauf que le Cercle Haute Performance de l’Agence Nationale du Sport estime en coulisse qu’une 6ème place sera déjà difficile à atteindre et en réalité espère simplement faire mieux que 8ème comme lors des JO de Tokyo.

La première a raison de nous vendre du rêve… et la deuxième avec la sagesse et l’expérience de rester pragmatique.

Alors pourquoi une nouvelle fois nos perspectives de podium au classement des médailles semblent parfaitement illusoires ?

Pourquoi ceux qui veulent nous vendre du rêve ne nous voient même pas sur le podium ? Quand ceux qui restent pragmatiques nous voient entre la sixième et la 10e place : c’est-à-dire ce que nous faisons déjà dans le meilleur des cas. On nous a souvent expliqué que les Britanniques avaient dû tricher pour terminer 3ème de leurs propres Jeux olympiques en 2012. Mais alors s’ils ont tant triché à domicile, comment ont-ils fait à Rio pour terminer 2ème et à Tokyo pour obtenir 4ème au rang des médailles ? Alors que dans le même temps nous faisions 7ème, 7ème et 8ème ?

Nous serions alors une nation moins forte que la Grande-Bretagne ? 68 millions d’habitants pour les uns 68 millions d’habitants pour les autres. (INSEE et World Population Review). Ça se touche ...

Pourtant, lorsque vous connaissez toutes les infrastructures en France, tous les moyens mis en œuvre : les pôles d’excellence, espoir, … ça ressemble bien a du très très haut niveau.

Soyons clair la France est dotée pour le sport de haut niveau d’infrastructures et de professionnels, de très très haut niveau, et devrait sans manque d’humilité rivaliser avec la Grande-Bretagne pendant les Jeux olympiques et brigué le top 5 sans complexe.

Oui mais voilà ce n’est pas ce qui se passe : nous sommes cantonnés à la 7ème ou 8ème place et personne ne prétend aujourd’hui accéder au podium ou simplement à une moisson de médailles d’or. Et oui il faut le rappeler : ce qui compte pour le classement des médailles c’est le nombre de médailles d’or. Mais là encore même si nous sommes les champions du monde de la médaille d’argent, c’est-à-dire la médaille du perdant, la somme des médailles ne dépasse pas non plus la somme des médailles de la Grande-Bretagne …


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Le modèle britannique est absolument inspirant et son insolente réussite nous oblige à nous interroger. Comme aurait dit ma grand-mère : « ce matin, j’ai pris conscience que mon pneu de vélo était dégonflé et pourtant ça ne l’a pas regonflé ». Oui, la prise de conscience existe en France, mais malheureusement la prise de conscience seule ne suffit pas. Il est nécessaire de repenser le fonctionnement de l’accession au plus haut niveau et d’améliorer la prise en compte des aptitudes mentales.

Faut-il continuer à privilégier la détection des jeunes à travers leur talent technique ? Leur avance physique ? L’avance de motricité ? L’avance technique ? Faut-il systématiquement sélectionner ceux qui vous font gagner des matchs "maintenant-tout de suite" simplement par leur avance technique ou physique ?

Tant qu’on ne saura pas sélectionner les jeunes avec un véritable focus sur leur mental, leur état d’esprit il ne faudra pas s’étonner que : nos Bleuets perdent aux penalties la finale de Coupe du Monde de Football U17, que les bleus de l’équipe de France tombent contre la Lettonie à la coupe du monde de Basket, que les résultats aux mondiaux d’athlétisme 2023 soient catastrophiques et même nos vaillants rugbymen du XV de France ne passent pas les quarts de finales … à domicile.

Ne faudrait-il pas enfin et aussi savoir regarder ces enfants qui sont moins doués mais qui démontrent des qualités mentales ?

Et si le système élitiste à la française nous avait déjà montré ses limites ?

La question se pose car si nous faisons le constat aujourd’hui des récents succès des différentes équipes de France cela ne nous rassure pas du tout sur les réussites possibles lors de ces JO de Paris 2024.

À bien des moments : ce sont les compétences techniques, c’est le talent qui permettent de remporter une victoire mais aux Jeux olympiques comme plus qu’ailleurs c’est le mental qui fait la différence.

Nous empilons les talents côte à côte encore et encore, nous éliminons potentiellement ces gamins qui ont cette rage de gagner et avant tout cette détermination à progresser, ces enfants à qui on ne donne pas le droit d’avoir un peu plus de temps pour progresser, qu’on a écarté bien trop tôt et qui seront exclus du système.

 Il y a l’exemple français qui ne semble pas concluant. Il y a l’exemple britannique qui est durablement une réussite aux Jeux Olympiques mais on peut aussi regarder l’exemple du Brésil en football. Le Brésil avait à priori les meilleurs joueurs du monde avec son vivier extraordinaire de Sao Paulo et pourtant régulièrement on les voit pleurnicher au pied du podium ou même en dehors.

Talent versus mental ? Et si c’était la clé de notre - je ne l’espère pas - future grande désillusion à Paris ? Mais réjouissons-nous peut-être la clé de nos réussites d’après… ?



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